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Article Reptil'mag n°4:La nutrition des lézards insectivores



 
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 Article Reptil'mag n°4:La nutrition des lézards insectivores

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Loïc M
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Loïc M


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MessageSujet: Article Reptil'mag n°4:La nutrition des lézards insectivores   Article Reptil'mag n°4:La nutrition des lézards insectivores Icon_minitimeSam 11 Aoû - 17:43

La nutrition des lézards insectivores



La nutrition des reptiles est une question qui doit être analysée par rapport à un ensemble de facteurs interdépendants.
La réussite dans l'élevage de ces animaux est subordonnée par un certain nombre de conditions qui doivent toutes être réunies.

Il faut en premier lieu choisir une espèce susceptible de s'adapter à la captivité.
Ensuite,il faut,au sein de cette espèce,choisir un spécimen en bonne santé,pour lui offrir des conditions écologiques convenables ainsi qu'une nourriture équilibrée.
Cette démarche globale est incontournable.
Par exemple,un animal maintenu dans des conditions inadéquates ( à des températures trop hautes ou trop basses,ou privé d'abri,etc.) s'alimentera insuffisamment voire pas du tout,ou digèrera mal.
Il ne tirera donc pas parti de sa nourriture,si bonne soit-elle.
De même,un spécimen souffrant au départ d'une maladie (parasitose interne,par exemple) sera souvent incapable de remonter la pente,même si bénéficie de conditions idéales et d'une nourriture de qualité.
Tout ceci pour dire que l'on doit aborder la question de la nutrition en gardant à l'esprit tous les autres aspects.
Dans la suite de notre propos,nous allons partir du postulat que vous avez à faire à un spécimen sain,logé dans un terrarium adapté,avant de voir en détail comment le nourrir.
Nous ne traiterons ici que des lézards insectivores qui posent des problèmes spécifiques et représentent la majorité des espèces détenues en captivité.


Les notions de base


Première notion,les aliments doivent contenir,pour répondre aux besoins nutritifs des reptiles,une quantité de calcium deux fois supérieure à la quantité de phosphore.
C'est la règle du rapport Ca/P=2:1.
Par comparaison,le ration Ca/P requis pour les mammifères est de 1:1 (une part de calcium pour une part de phosphore),sauf en période de croissance où il est de 2:1.
Cette règle semble difficile à respecter s'agissant des reptiles insectivores captifs dans la mesure où les insectes d'élevage classiquement utilisés pour les nourrir comportent à l'état "brut" un taux de phosphore supérieur à leur taux de calcium.
Forte heureusement,comme nous le verrons,on peut facilement contourner la difficulté.

La seconde notion découle d'une règle fondamentale,celle de la chaîne alimentaire.
Lorsqu'un prédateur avale une proie il bénéficie de ce qu'elle contient "à vide" ,mais également des aliments contenus dans son tube digestif et qui augmente de façon significative sa valeur nutritive.
Cela signifie qu'une proie bien nourrie va apporter à son prédateur,votre reptile en l'occurrence,tout les éléments nutritifs dont il aura besoin.
A contrario,si cette proie a été peu ou mal alimentée,elle n'aura qu'un intérêt nutritif faible.
Elle pourra même représenter un danger:un insecte ayant absorbé des pesticides constituera un véritable appât empoisonné.
C'est la raison pour laquelle il ne faut jamais collecter les insectes dans des endroits potentiellement contaminés (zones cultivées et leurs abords,principalement) et qu'il faut toujours rincer soigneusement les végétaux que l'on distribuera aux proies,pour éliminer toutes traces de produits toxiques.
Sur un plan pratique,comment allons-nous utiliser ce principe de chaîne alimentaire?
Tout simplement en gavant les proies au moins 24h avant de les distribuer,avec des aliments adéquats.
Le rôle de ces derniers sera double:apporter aux insectes des protéines,vitamines et minéraux profitables aux reptiles,mais également corriger leur mauvais ratio Ca/P initial en leur faisant absorber un maximum de calcium.
Pour cela,on pourra leur donner les végétaux suivants:luzerne,trèfle,pissenlit,orange épluchée,endives,cresson,mangue,papaye.
En ce qui concerne l'apport en protéines,on peut recommander les croquettes pour chats ou chiens,ainsi que les flocons pour poissons exotiques.
Même des insectes théoriquement végétariens comme les criquets absorbent ces aliments d'origine animale.

La troisième notion est celle de la diversité.
Songez que,dans la nature,la plupart des lézards insectivores-mis à part les rares espèces hyper spécialisées comme le moloch australien,(Moloch horridus) ou les dragons volants,(draco sp.),qui se nourrissent de fourmis ou de termites-consomment une très grande variété de proies.
Ceci les met à l'abri des carences,mais également de l'ennui!
Si vous distribuez toujours le même type d'insectes à votre lézard,à condition de bien les nourrir avant distribution,vous éviterez les carences.
En revanche,vous risquez d'être rapidement confronté à un phénomène de lassitude,qui le conduira à cesser de s'alimenter.
Pour éviter ça,variez les menus.


Les proies envisageables



Le premier type de proie,qui représente la solution la plus pratique,est celui des insectes d'élevage,disponibles dans les animaleries spécialisées:
*Les grillons peuvent composer le régime de base,d'autant plus qu'ils sont bien acceptés et faciles à gaver avec des aliments varier (donc intéressants).
On trouve principalement deux espèces:le grillon domestique,Acheta domestica ,de couleur marron,et le grillon champêtre,Gryllus bimaculatus,plus gros et de couleur noire (accessoirement plus bruyant la nuit!).
Le second a un taux de protéines supérieure à celui du premier,mais également une odeur plus forte qui le fait moins apprécier de certains lézards (tandis que d'autres peuvent en devenir littéralement "accros".
*Les criquets,Locusta migratoria notamment,sont également très appréciés.
La seule précaution est de leur enlever les pattes postérieures avant distribution,car elles sont garnies d'épines aiguës qui peuvent facilement provoquer des blessures et des infections des gencives (chez les caméléons notamment).
*Les blattes constituent un aliment de choix,même si elles ne soulèvent pas forcément l'enthousiasme 'surtout chez les parents ou les conjoints non terrariophiles...).
Elles permettent souvent de faire "démarrer" certaines espèces délicates (notamment les Uroplatus).
Omnivores,elles sont faciles à gaver.
Mon conseil,évitez les évasions,notamment dans le cas des Nophoeta,qui grimpent et se reproduisent très bien à température ambiante.
*Les teignes de ruche,Galleria melonella,sont de petits papillons de nuit gris qui parasitent les ruches.
Elles sont vendues sous forme de chenilles et peuvent être distribuées de temps à autre,d'autant qu'elles sont très appréciées,y compris au stade adulte.
En revanche,elles ne doivent pas constituer le régime de base car elles sont mal équilibrées sur le plan nutritif et très riche en lipides.
A forte dose,elles peuvent occasionner une dégénérescence graisseuse du foie.
*Les vers de farine sont les larves d'un coléoptère,Tenebrio molitor.
Ils sont pratiques à utiliser mais à titre occasionnel:pas idéaux du point de vue du rapport Ca/P,ils doivent être très soigneusement gavés.
Par ailleurs,ils sont dotés d'une carapace qui les rend peu digestes.
Pour contourner cette difficulté,il faut les distribuer lorsqu'ils viennent juste de muer.
Ils ont alors une couleur blanche caractéristiques.
*Les drosophiles sont de petites mouches,utilisées au départ pour les recherches en génétique.
Elles peuvent aussi nous rendre de grands services pour élever les juvéniles des petites espèces.
Il existe même une variété aptère mutante,dotée d'ailes atrophiées,plus facile à capturer pour les lézards.

Durant la belle saison,on peut aussi nourrir les lézards avec des invertébrés capturés dans la nature (mantes,criquets,sauterelles,papillons,araignées,etc.).
Ce type de régime est très intéressant sur le plan nutritif.
Pour être tout à fait exhaustif dans notre propos,il faut quand même signaler que,selon certains auteurs,les insectes "sauvages" peuvent être vecteurs de parasite internes.
Chacun prendra donc ses responsabilités.
A titre personnel,en plus de trente années d'élevage,je n'ai jamais eu à déplorer de cas de parasitose consécutifs à la consommation de proies prélevées dans la nature.
En revanche,j'ai toujours constaté ses effets bénéfiques sur l'appétit des animaux et la croissance des juvéniles.

Enfin,il faut signaler que certains insectivores peuvent déroger à leur régime habituel et sont largement opportunistes sur le plan alimentaire.
Les "grandes" espèces comme le lézard à collier (Crotaphytus sp.),le Gecko léopard (Eublepharis macularius),ou le Gecko à queue grasse (Hemytheconys caudicintus),acceptent également les souriceaux.
Ces derniers sont particulièrement riches sur le plan alimentaire.
d'autres,comme les geckos diurnes du genre Phelsuma,incluent dans leur régime une bonne proportion d'aliments d'origine végétale (pollen,fruits sucrés,nectars).
On leur donnera donc,en plus des insectes,des nectars spécifiques pour les reptiles,du pollen,ou des fruits riches en calcium (papaye et mangue).
Évitez en revanche la classique banane,très appréciée des Phelsuma mais totalement inadéquate (à titre indicatif,son rapport Ca/p est de 0,3).


Fréquence des repas et quantités



D'une manière générale,les repas seront distribués de manière quotidienne (voire biquotidienne dans le cas des jeunes agames barbus,Pogona vitticeps,).
Cette fréquence est particulièrement importante dans le cas des femelles reproductrices et des juvéniles.
Dans le cas des mâles adultes,on peut envisager une distribution des repas un peu plus espacée,à raison de 3 à 4 fois par semaine.
En ce qui concerne les quantités,les lézards diffèrent sensiblement des serpents.
Ces derniers peuvent se nourrir de manière excessive,ce qui les prédispose à une obésité dangereuse pour leur petite santé.
Les lézards,au contraire,arrivent généralement à bien se réguler.
Par conséquent,il n'est ni nécessaire ni souhaitable de les rationner.
La meilleure méthode consiste à leur donner autant de proies qu'ils peuvent et veulent en consommer durant un laps de temps de l'ordre dune demi heure.
En revanche,passer ce délai,il faut toujours retirer les insectes excédentaires et ne pas laisser se promener pendant des heures dans le terrarium.
Sinon ils risquent d'inverser les rôles et de s'attaquer aux lézards (ou à leurs œufs).
Ce risque n'est pas à prendre à la légère:un grillon,un ver de farine ou un criquet peuvent fort bien mutiler,voire tuer un petit lézard.
A titre purement indicatif,un adulte appartenant à une espèce de taille moyenne (Gecko léopard par exemple) consommera environ 5 grillons adultes par jour.
En revanche une plus grande espèce comme le varan australien à queue épineuse,Varanus acanthurus,avalera allègrement ses 30 grillons quotidiens.



Texte de Philippe Gérard
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